D'un automne à l'autre ... octobre 2011 - octobre 2014
Après les élections des membres de l’Assemblée Nationale Constituante en octobre 2011, la constitution devait être rédigée et votée dans l’année, et de nouvelles élections devaient être organisées dans ce laps de temps pour mettre en place les instances dirigeantes définitives du pays.
Pendant cette phase de transition le « triumvirat » gagnant de ces premières élections devait permettre de doter le pays d’une nouvelle constitution et assurer la continuité de la gestion courante. Il était composé au départ de Moncef Marzouki du parti CPR - Président de la République, d’un 1° Ministre issu du parti islamiste « majoritaire » Ennahdha en la personne de Hamadi Jebali , la Présidence de l’ANC revenant à Moustapha Ben Jaâfar (Ettakatol).
Mais, comme on pouvait s’y attendre, avec les tensions sociopolitiques internes, les problèmes économiques amplifiés par la révolution en Tunisie, les questions sécuritaires internes (ex-RCD, pression des islamistes - salafistes, …) ou externes (situation de la Libye voisine, …), avec …, cette marche vers la démocratie ne fut pas, et n’est toujours pas, « un long fleuve tranquille » malgré des avancées qu'aucun autre pays arabe n'a réussi à réaliser.
La Tunisie serait-elle néanmoins en passe de réussir cette transition ?
Pour comprendre les enjeux de ces élections il est donc opportun de fournir ici quelques repères :
- 23 octobre 2011 : premières élections libres de l’histoire de la Tunisie remportée par le parti islamiste Ennahdha
- 22 novembre 2011 : ouverture des travaux de l’ANC chargée d’élaborer la Constitution qui devrait être achevée le 23 octobre 2012.
- 2012 – période de forte instabilité politique et sociale avec en particulier en septembre 2012 l’attaque de l’Ambassade des Etats unis par les salafistes.
- 6 février 2013 : assassinat de l’opposant Chokri Belaïd. La crise politique qui s’en suit mène à la démission du gouvernement. Hamadi Jebali, un des membres fondateurs d’Ennahdha précédemment Ministre de l’Intérieur, est nommé 1° ministre.
- 25 juillet 2013 : nouvelle crise politique après le meurtre d’une autre figure politique de l’opposition Mohamed Brahmi
- 9 janvier 2014 : Le 1° ministre Ali Larayedh démission. Ennahdha quitte le pouvoir, n’ayant pas réussi à imposer ses vues par exemple sur la liberté de conscience ou sur la parité homme/femme, … et tirant aussi les leçons de l’échec des Frères musulmans en Egypte. C’est un tournant important pour l’avenir de la Tunisie. A. Larayedh considère qu’il s’agit « une transition démocratique made in Tunisia ».
. Le même jour le Professeur Mohamed Chafic Sarsar est élu nouveau président de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE).
. Vote par l’ANC avec une large majorité de l’article 45 du projet de Constitution garantissant aux femmes leurs droits acquis et leur développement, l’égalité des chances dans l’exercice des diverses responsabilités, …
- 10 janvier 2014 : Mehdi Jomâa, précédemment ministre de l’industrie, est nommé 1° Ministre.
- 26 Janvier 2014 : L’ANC adopte la nouvelle constitution dans son intégralité. Annonce de la composition de son gouvernement, une équipe d’experts indépendants actuellement en place.
Pour plus de détails 2 liens :
. pour l’histoire récente de la Tunisie sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_tunisienne_de_2010-2011
et bien d’autres articles
. pour ISIE : http://www.isie.tn/index.php/fr/a-propos-de-l-isie.html