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" L'Automne arabe " à Tunis 2014 saison 2
" L'Automne arabe " à Tunis 2014 saison 2
  • Trois ans après une longue période de transition politique, le peuple tunisien à l'origine du printemps arabe retourne aux urnes le 26 octobre 2014 pour élire ses députés. Ce blog se présente comme un modeste témoignage sur cette marche vers la démocratie.
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20 octobre 2014

A la rencontre des militants et candidats

 Dans la matinée je suis parti amener les enfants à l’école et faire quelques achats. Cela m’a permis de faire un grand tour en voiture dans les quartiers périphériques de Tunis.

 A part  les grandes affiches de l’ISIE qu’on retrouve partout je n’ai rien remarqué de plus que dans le quartier où je réside. C'est-à-dire rien qui laisse à penser qu’on est entré dans la dernière semaine de campagne pour ces élections législatives. Cela tranche vraiment avec ce que j’avais connu en octobre 2011.

L’enthousiasme de cette liberté durement acquise me semble bien retombée, à moins que les tunisiens, déçus par la période transitoire qui s’achève, se sentent plus concernés par l’élection suivante qui désignera le Président ? N’auraient-ils pas compris que ce n’est pas lui qui aura le plus de pouvoir ? Mais c’est vrai que c’était tout le contraire avant la révolution. Aussi quelque part il peut y avoir une certaine « nostalgie » et maintenant le besoin d’un pouvoir fort.

 Le reste de la journée sera consacré à une grande promenade en centre-ville dans l’espoir d’y trouver un peu plus d’animation. Sur l’avenue Bourguiba doit se dérouler une campagne de sensibilisation aux élections organisée à l’initiative du Pôle Civil  pour le Développement et les Droits de l’Homme. D’autres associations de la société civile doivent s’y associer.

 Autour de l’horloge sur la Place du 14 janvier (voir historique sur mon blog « saison 1 ») il y a toujours autant de circulation et de policiers vu la proximité du Ministère de l’Intérieur.

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Il y a aussi beaucoup de promeneurs.

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Vers 16 h la campagne pour inciter les citoyens à aller voter est bien installée. Il y a également des partisans de 2 partis qui distribuent des tracts et renseignent les passants. Ce sont surtout des jeunes comme vous le remarquerez sur les photos de l’album positionné dans la colonne de droite. Cet album comporte successivement des photos des associations qui sensibilisent aux élections, des partisans du Parti socialiste et celui du parti islamiste d’Ennahdha.

C’est l’occasion de contacts. Les personnes que je rencontre sont surtout très intriguées par ma présence et mon appareil photo, car je dois bien être le seul étranger. Tous sont bien conscients de l’importance de ces élections, mais pas de prosélytisme. Tout se déroule dans la bonne humeur.

avec les militants du Parti socialiste tunisien

cliquez sur l'image pour démarrer la vidéo

J’ai l’occasion de faire la connaissance d’une candidate Mme Yamina Zoghlami (la 3° en partant de la droite sur la photo de groupe des candidats Ennahdha) – élue à l’ANC en octobre 2011, Présidente de la Commission des Martyres et Blessés de la Révolution et de l’Amnistie et 1° rapporteur de la Commission de la législation générale.

14-10-20 Tunis AV (22)

Elle me demande qui je suis. Moi : « personne, mais je m’intéresse à l’avenir de la Tunisie » Mais elle n’a pas le temps de s’éterniser avec une non-personnalité. Elle est à nouveau sollicitée, certainement par des personnes plus importantes que moi !   

 Il se fait tard et il n’y a pas beaucoup de taxis libres en fin d’après-midi.

 

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Sur le chemin du retour j’engage la discussion sur les élections avec le conducteur. Quand je lui demande s’il s’intéresse aux débats politiques et évoque le fait qu’il risque d’y avoir un faible pourcentage de votants, il me dit qu’il ne s’y intéresse pas vraiment, qu’on ne sait pas très bien qui sera en tête de Nida Tounés ou d'Ennahdha,  qu’il sait déjà comment il va voter : Ennahdha aux législatives et Mustapha Kamel Nabli à la présidentielle.

 Cette liberté de parole est vraiment ce qui a beaucoup changé depuis la révolution. Elle est toujours aussi forte.

 S’agissant de son choix, il paraît à priori paradoxal, car MKN n’est membre d’Ennahdha. C’est un économiste  qui a été entre-autre Président de la Bourse de Tunis, Ministre de Ben Ali (Plan et Développement) et plus récemment Gouverneur de la Banque Centrale (2011 à juillet 2012). Il se présente en candidat indépendant, mais soutenu par le Front National du Salut, par des hommes d’affaires, des représentants de la mouvance politique notamment d’El Massar et de l’UPT et des dissidents du parti Al Jomhouri.

Mais il faut aussi préciser qu’Ennahdha ne veut plus gouverner seul et que son leader Rached Ghannouchi n’est pas candidat à la présidentielle. 

 

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