1° jour de la campagne présidentielle

Ce samedi 1° novembre démarre la campagne pour le 1° tour de l’élection présidentielle du dimanche 23 novembre.

On ne parle plus de la formation du gouvernement. L’instance dite du « Dialogue national » qui dicte la « feuille de route » du gouvernement depuis l’éviction des islamistes du pouvoir a entériné le fait que le gouvernement sera nommé par le nouveau président de la République et non l’actuel président « transitoire ». Il y avait une ambigüité constitutionnelle à ce sujet.

Béji Caïd Essebsi – président du parti majoritaire – avait déclaré de son côté que ce n’était pas à l’ordre du jour tant que cette élection n’était pas intervenue.

 Toute l’attention se porte donc sur cette élection. Les initiatives, tractations et autres supputations vont bon train, le poste étant convoité par 27 candidats.

 En fait d’après ce que je peux en déduire de la lecture de la presse, il me semble que se dégagent seulement 3 lignes politiques sérieuses avec :

. la candidature de Béji Caïd Essebsi (BCE) bien sûr,

. une improbable candidature unique de la « famille centriste social démocrate »  suite   à l’initiative de Mustapha Ben Jaâfar (MBJ) - (voir message précédent),

. une candidature « consensuelle » adoubée par le parti islamiste Ennahdha.

 Quant aux indépendants tels que Mustapha Kamel Nabli, … difficile d’évaluer leur chance d’accéder à la magistrature suprême.

 -         s’agissant des sociaux démocrates, qui cherchent à créer une alternative à la bipolarisation en faisant barrage à BCE dés  le 1° tour de l’élection, la 1° réunion montre qu’au-delà des intentions et des déclarations chacun se croit le mieux placé, y compris MBF, soit disant prêt à se désister. Pour Moncef  Marzouki et Ahmed Néjib Chebbi ils ont déjà annoncés qu’ils maintiennent leurs candidatures, … La leçon des législatives ne paraît pas avoir été tirée. On voit donc mal comment une candidature unique pourrait prendre corps.

 -         selon les observateurs les plus avertis, pour les partis d’opposition, l’accès à la  présidence va passer inévitablement par le choix du candidat consensuel que fera le Conseil de la choura d’Ennahdha ce dimanche et lundi.

Bien qu’Ennahdha ait assurée qu’il n’avait « aucun véto contre aucun candidat », il semblerait que sa « short list » comporte les noms d’Ahmed Néjib Chebbi, Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaâfar, Abderrazak Kilani et Hammouda Ben Slama.

 Les 3 premiers ont l’handicap d’appartenir à des partis qui sont les grands perdants de l’élection législative. Ce serait aller à l’encontre des votes exprimés.

 Il y resterait l’ex-bâtonnier Abderrazak Kilani et, paraît-il, un possible « candidat caché » l’homme d’affaire  très controversé - fondateur de l’Union Patriotique Libre (UPL) Slim Riachi. Il est aussi Président du fameux club Africain (foot) ???

 Voir pour plus de détail sur le site du Temps :

http://www.letemps.com.tn/article/87278/cela-d%C3%A9pendra-t-il-de-la-%C2%ABbaraka%C2%BB-du-cheikh

Il se dit aussi que l’hypothèse la plus sérieuse serait le choix du Docteur Hammouda Ben Slama, démocrate, destourien, militant des Droits de l’Homme, proche d’Ennahdha sans être encarté. Mais celui-ci se défend d’être le candidat d’Ennahdha.

Alors ? Le suspense va durer jusqu’à lundi.

A noter l'arrivée hier soir à Tunis de Berbard Henri Levy très mal vu par les tunisiens. Il viendrait pour participer à une conférence sur la crise libyenne. Ici il est accusé de venir porter un coup d'arrêt au processus positif de transition démocratique. L'exemple tunisien pouvant servir d'exemple à d'autres pays arabes, cela pourrait poser des problèmes à Israël...

Comments

[Vergnes]

Pourquoi le suspense durera t il jusqu'à lundi ? Lundi 2 ? Demain ?